La politique d’asile en Belgique s’est fortement durcie durant les quinze ou vingt dernières années. Selon la Ligue des Droits de l’Homme, les derniers gouvernements successifs ont réalisé en grande partie le programme du Vlaamse Belang [1].
Ces derniers mois, la Belgique a fermé un grand nombre de places d’accueil des réfugiés. Suite à l’arrivée médiatisée des migrants, surtout Syriens, l’État belge tarde à proposer des solutions dignes pour ces personnes. La ville de Bruxelles est en première ligne, puisque l’Office des Étrangers se trouve sur son territoire. Face à cette situation, Ville et Fédéral se renvoient la balle avec une relative mauvaise foi. Le Fédéral refuse d’accélérer l’examen des dossiers et la ville reporte sur le Fédéral le devoir de loger les candidats réfugiés dans de bonnes conditions.
Les bâtiments publics inoccupés ne manquent pourtant pas à Bruxelles qui pourrait offrir des logements provisoires encadrés aux demandeurs d’asile. Pour l’instant les deux niveaux politiques se déchargent de leurs responsabilités et laissent les citoyens faire le travail à leur place.
Une plate forme citoyenne s’est mise en place, avec quelques ONG, et un grand nombre de bénévoles organise l’accueil dans le camp du parc Maximilen. C’est là l’expression d’une solidarité remarquable, qui dément le mythe politique (et médiatique) de l’hostilité ou la peur des "autochtones" envers les étrangers.
Cette solidarité met en échec la tentation du Fédéral de fermer la porte de l’asile, espérant sans doute que ces personnes disparaissent d’elles-mêmes faute d’accueil, bafouant par ce comportement le droit d’asile.
Dans un contexte européen, où prédominent la concurrence des politiques répressives et de fermeture des frontières, les migrants sont poussés à prendre de plus en plus de risques et finissent quand même par arriver sur le sol européen. Pourtant, ils ne constituent qu’une part infime des migrants, une part que l’ensemble des pays européens a le devoir moral et l’obligation légale de prendre en charge, en ouvrant leurs frontières et en offrant un accueil digne, solidaire et concerté, à l’image de ce que font les citoyens impliqués dans le parc Maximilien.