Les années inexpérimentales
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Conclusion

Le champs des luttes urbaines est-il aujourd’hui en friche ?

vendredi 21 septembre 2012, par Mathieu Sonck

Après avoir disséqué « Le droit à la ville » d’Henri Lefebvre tout au long de ce numéro nous vient naturellement une question : quels sont aujourd’hui les exemples de réappropriation de ce droit à la ville qui rappelons-le, est sensé selon Lefebvre tracer les contours d’une possible transformation de la société et de l’homme vers l’émancipation [1].

A Bruxelles, les années contemporaines de Lefebvre vécurent coup sur coup les mobilisations populaires de la bataille des Marolles (en 69, gagnée), de la mobilisation contre le projet « Manhattan » au quartier nord (en 74-75, perdue), puis de celle du comité « Botanique » (entre 75 et 85, gagnée, elle déboucha sur le maintien des habitants dans des logements rachetés et rénovés par les pouvoirs publics plutôt que démolis par les promoteurs au profit de bureaux). Au menu de chacune de ces luttes : une mobilisation émancipatrice des habitants qui présentait un caractère universel suceptible de « faire des petits » ailleurs.

Aujourd’hui, il nous est bien difficile de citer une seule expérience de mobilisation qui présente les caractéristiques de l’une ou l’autre de ces luttes urbaines qui font l’histoire de Bruxelles. Il semble aujourd’hui plus facile de se mobiliser contre l’abattage imminent d’arbres d’alignement que de descendre dans la rue pour réclamer le blocage des loyers et la taxation des revenus réels des bailleurs ! Est-ce à penser que la vision que nous avons des luttes passées est un peu candide ? Ou l’explication se trouve-t-elle dans le fait que, excepté pour le traumatisme du quartier du Midi, l’alliance entre les pouvoirs publics et les promoteurs privés revêt aujourd’hui des habits plus difficiles à décrypter et ne révèle ses effets qu’au terme de processus plus lents et insidieux ?

Reste que le résultat est toujours aussi violent socialement et qu’il est temps de travailler à une véritable alliance des forces progressistes en présence à Bruxelles. Mouvements de chômeurs, syndicats et associations, (et vous ?), tous ensemble, tous ensemble ?

Notes

[1] « Le droit à la ville », p4 du présent Bruxelles en Mouvements

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