Les années inexpérimentales
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PV évolutif du groupe densification du 4 février 2010

mardi 9 février 2010, par ieb-equipe, Meriem Mcharek

GROUPE DENSIFICATION – PV EVOLUTIF (disponible sous format Word en pièce jointe)

Présence los de la réunion du 19 janvier 2010 :

Présents : Alexis Dabin, Claire Scohier, Delphine Termolle, Denys Ryelandt, Eymard David, Erwan Marjo, Hélène Quoidbach, Isabelle Hochant, Jacqueline Gilissen, Jacqueline Miller, Jan Terlinck, Marco Schmitt, Meriem Mcharek, Michel Van Roye, Mohamed Benzaouia, Pierre Meynaert, Olivia Lemmens, Steven De Ridder,

Absents et excusés : Je ne sais pas qui (Christian De Keyser, Geoffroy Coomans, Isabelle Pauthier, Kari Stevenne, Raphael Rastelli … ???)

Présence lors de la réunion du 2 février 2010 :

Présents : Alexis Dabin, Denys Ryelandt, Enguerrand David, Jacqueline Miller, Jan Terlinck, Marco Schmitt, Michel Van Roye, Kari Stevenne, Steven De Ridder, Pierre Lowers, Pierre ???, Olivia Lemmens, Erwan Marjo, Claire Scohier, Meriem Mcharek.

Absents et excusés : Jacqueline Gilissen, Delphine Termolle, Pierre Meynaert, Hélène Quoidbach, Isabelle Hochant, Mohamed Benzaouia, …

Prochaine réunion

Date  : 1er mars Modérateur  : Rédacteur PV :

Ordre du jour :

-  Revenir sur le 3ème cas pratique (NOH) : en posant la question de l’impact de la rencontre avec le Bouwmeester
-  Présentation du 5ème cas pratique : le Quartier Midi (Alexis Dabin)
-  Ressenti des représentants des comités (des quartiers évoqués lors des cas pratiques) quant à l’accompagnement d’IEB
-  Poser la question de la densification invisible de la 1ère couronne
-  Rassembler les différentes questions suscitées par les différents cas pratiques
-  Rassembler les différents textes et références bibliographiques pertinents et réfléchir à leur ingestion (Constitution d’un groupe de lecture ? Lectures individuelles ? Retour d’un lecteur au groupe lors des GT ?)
-  QUID du document évolutif (Quelle ossature lui donner ? Qui s’en charge ? Comment s’organiser ?...)
-  Réfléchir au fonctionnement futur du GT, à sa forme et à sa fréquence
-  …

Organisation, production de documents et méthode :

1) Compte rendu évolutif Il est convenu que le document établissant la synthèse de ce qui s’élabore dans le cadre du groupe de travail aura un caractère évolutif et sera compléter au fur et à mesure des réunions.

2) PV de réunion Afin de permettre au rédacteur du PV de participer pleinement aux débats, il est convenu qu’en fin de chaque réunion, une dizaine de minutes seront consacrées à faire la synthèse des points abordés, cette synthèse servira de base à la rédaction du PV.

3) Questionnement récurrent : L’objectif du GT est-il de se nourrir des différences des expériences locales des quartiers, de voir à partir de la diversité des pratiques comment les quartiers peuvent s’enrichir et se positionner sur la question de la densification ou alors de définir des critères de "bonne" densification ?

Etude de cas 1 : Neerpedepleijn présenté par Steven De Ridder (présentation voir wiki)

- Densification et services urbains : Le site implanté dans la périphérie de la région bruxelloise est plus proche des services urbains situés en Flandre que ceux de Bruxelles situés au-delà du ring et d’une ligne de chemin de fer. A quelle catégorie de population peut s’adresser un quartier d’une part enclavé au milieu de grandes infrastructures de transport et d’autre part situé à la marge de la région bruxelloise ?

- Densification et opérateur unique : Un grand terrain anciennement agricole représentant +/- 80 % de la superficie est vendu par le CPAS à un seul grand opérateur, les 20 % restants sont dans les mains du foyer anderlechtois. A l’inverse de la procédure de lotissement qui a caractérisé précédemment la croissance urbaine (variété des intervenants se répartissant une variété de lots), devenant un seul grand, le futur quartier sera construit par un seul grand opérateur qui, de cette manière, monopolise la prise de décision.

- Densification et domaine public : La faiblesse des opérateurs immobiliers publics bruxellois les fragilise lorsqu’il s’agit de mener à bien de grandes opérations immobilières même sur des terrains leur appartenant. C’est probablement le cas surtout dans des secteurs de la ville marginaux. Cette situation de faiblesse opérative participerait à la prépondérance de grands opérateurs privés.

- Densification et résidents : La faible démographie d’un territoire actuellement agricole a permis un petit nombre d’habitants représentant une majorité de résidents (une dizaine de familles) d’influer de manière importante sur les procédures d’un projet ouvrant sur une densification importante du territoire (+/- 1250 logements). D’une certaine manière, un petit nombre d’habitants s’est substitué à la sphère publique pour peser (le meilleur projet possible) sur un projet unique au main d’un acteur privé unique visant la meilleure rentabilité possible. Que penser des rapports sociaux quand un petit nombre d’habitant se trouve confronté avec un grand opérateur unique puissant et une sphère publique affaiblie ?

- Densification et réserve foncière : Faut-t’il densifier avec du logement des zones agricole (réserves foncières) quand il est encore possible d’intervenir sur des secteurs plus centraux et mieux desservis de la ville ?

Etude de cas 2 : Quartier Léopold présenté par Michel van Roye (présentation voir wiki)

- Densification et îlot : Dans le quartier européen, la parcelle de référence devient l’îlot et par conséquent l’opérateur tend à devenir unique : un seul maître de l’ouvrage européen, un seul maître d’œuvre, un seul entrepreneur et le pouvoir régional qui tend à se substituer au niveau communal. La singularité des acteurs et le gigantisme des opérations se substituent à leur diversité passée. Il existe une certaine contradiction fonctionnelle entre le discours sur la mixité évocatrice d’une certaine variété des opérateurs et leur quantité en cour de réduction rapide.

- Densification et quartier : La mutualisation des situations de déveine et d’aubaine évoquée par Michel engage le processus d’unification foncière à un niveau qui dépasse celui de l’îlot pour atteindre l’échelle d’un quartier tout entier. C’est déjà le cas des ensembles administratifs du conseil des ministres et du Parlement européen et c’est ce qui va advenir de manière encore plus conséquente pour la Commission avec le projet Loi (10 îlots).

- Densification et reconstruction : Dans le quartier européen, la vie d’un bâtiment de bureau se situe autour de +/- 20 années. Ce manque de durabilité trouve en grande partie son origine dans l’évolution très rapide du programme fonctionnel des administrations européennes. L’exemple des salles de réunion en manque de cabines d’interprétation à chaque salve d’entrée de nouveaux membres de l’Union est souvent cité. Cette instabilité fonctionnelle est d’une certaine manière particulièrement constitutive dans le domaine européen. Que penser de la densification de la rue de la Loi face à une complexité programmative grandissante et d’une durabilité fonctionnelle amoindrie ?

- Densification et mesures d’accompagnement : Dans le quartier européen, les études sur un territoire plus étendu ont souvent servi de faire-valoir à la grande opération administrative qui en est à l’origine. L’étude EBE (espace Bruxelles Europe) a bien été une étude faire-valoir de la construction du parlement européen ou l’objet principal a bien été réalisé bien plus tard et au dépend des mesures d’accompagnement dont elle avait pourtant si contentieusement énumérée les nécessités. Cela pourrait être le cas du schéma directeur vis-à-vis de la reconstruction de la rue de la Loi également. Face à une situation de déséquilibre renforcé des rapports de force (situation de monopole foncier et économique d’une part et autorité publique bruxelloise affaiblie d’autre part) en quoi les mesures d’accompagnement seront t’elles plus certainement menées à bonne fin ?

Nous pouvons, par ailleurs, nous interroger sur l’opportunité d’appeler mesures d’accompagnements ce qui devrait faire corps avec l’objet principal du projet de ville. Les concepts de mesures d’accompagnement, compensation et charges d’urbanisme enferment déjà le projet de ville dans un face à face ou l’urbanité bruxelloise se trouve nécessairement en position de faiblesse.

Etude de cas 3 : lEB et Neder-Over-Hembeek (divers documents à ce propos sont sur le wiki)

Présentation : Projet de construction de logements (moyens et sociaux) sur une surface de 12 ha.

Acteurs :
-  La Ville de Bruxelles (-> Le C.P A.S.) : 500 logements
-  La Région : +/- 200 logements sociaux
-  Différents promoteurs privés

 : soit près de 700 logements

7 comités de quartiers ont vent de ce projet (qu’ils pensent tout d’abord porter sur la construction de 1.000 logements) et ce, sans la moindre communication officielle ou concertation de la part des pouvoirs publics.

Grâce à l’accompagnement d’IEB, ces 7 comités de quartier vont passer outre leurs dissensions pour se fédérer autour de revendications communes, échanger des informations, s’écouter et vont apprendre à travailler ensemble pour former un comité inter-quartier.

Très vite, IEB va évoluer d’une attitude "paternaliste" vers un soutien à la coordination qui conduira notamment à une appropriation totale du dossier par les habitants, une connaissance des rouages de la concertation et des diverses procédures ainsi qu’à la création d’un blog qui permettra l’accessibilité de tous à l’ensemble des documents, même techniques.

D’un rejet catégorique du projet, les comités passent alors à l’acceptation de celui-ci moyennant certaines modifications. De là, émergera chez les habitants une demande de vision globale, vision qui fait totalement défaut chez ses initiateurs tant en terme d’harmonisation avec l’existant qu’au niveau de l’intégration de ce qui est à venir (caractérisé notamment par l’absence de réflexion quant aux infrastructures nécessaires pour accueillir l’arrivée d’autant de nouveaux habitants).

Taxés régulièrement de NIMBY, les habitants voient systématiquement leurs arguments rejetées sauf quand ils portent sur des points hyper-techniques, ce qui a pour effet de bloquer momentanément la procédure.

- Densification et infrastructures : Alors que les écoles locales sont déjà saturées, ni service ni loisir ne semble avoir été pensés, le projet se résumant dès lors à une cité dortoir dont le peu d’opérateur laisse déjà entrevoir l’uniformité finale.

- Densification et intérêt général : L’argument de poids avancé par les pouvoirs publics est la création de logements en Région bruxelloise pour un nombre de 170.000 habitants, confrontant ainsi NIMBY et intérêt collectif. La densification présentée comme un moyen de polluer moins légitime également un tel projet aux yeux des autorités.

Etude de cas 4 : La Plaine du Bourdon-Calvoet (présentation et cartes voir wiki) Ce projet de construction de 1.200 logements (haut de gamme, moyens et sociaux), sur une surface de ±12ha sur des terrains vierges qui pour la plupart ne sont soumis à aucun PPAS ou PRD, a été dénoncé par l‘ACQU dont la pugnacité de certains membres s’est essoufflée face à l’absence de prise en compte de leurs revendications par les pouvoirs publics. La seule restriction imposée par la Commune : les bâtiments construits ne doivent pas dépasser le rez+4.

- Densification et opérateurs : Ici aussi, le peu d’opérateur laissent entrevoir l’uniformité du nouveau bâti car on assiste non pas à des projets de parcelle mais bien à des projets de terrain à construire, au risque de faire ressembler Bruxelles à nombre de banlieues de grandes capitales avec leurs alignements de barres.

- Densification, autorités publiques et conflit d’intérêt : La Région étant l’un des acteurs, la Commune se refuse de demander un PPAS pour les zones à construire concernées.

- Densification et résidents : Partant d’un rejet total du projet faute de concertation préalable puis de l’acceptation éventuelle de celles-ci moyennant l’adoption par les pouvoirs publics et les promoteurs d’une vision plus globale, certains habitants lassés de l’attitude des autorités se sont radicalisés et refusent à nouveau ce projet en bloc. D’autres sont en train de mettre sur pied un Livre blanc proposant une alternative acceptable en matière de gabarit, d’infrastructures nécessaires, de mobilité et sur le plan économique, notamment. Ce Livre blanc ne porte que sur une zone déterminée pour une question de temps et d’argent.

Déplorant l’absence de concertation entre la Région, les divers promoteurs et la Commune (qui appréhendent individuellement leurs réalisations en cours ou à venir sans les voir comme un projet global de densification de cette zone), les habitants ont déjà à souffrir de la densification automobile de leur quartier mais aussi de la densification humaine qui a pour effet une détérioration des relations de voisinage.

Prévoyant la défiguration de leur cadre de vie, certains habitants pensent sérieusement revendre leur maison et déménager en périphérie avec pour effet escompté le rachat de ces maisons par des promoteurs ou des particuliers qui subdiviseront leur unifamiliale pour en faire des maisons de rapport, ce qui ne ferait que croître la densification du quartier.

Autres thématiques évoquées :

- Densification, inter-régionalité et assiette fiscale :
- Densification et éco-quartier social :
- De la densification qui serait un fait qui s’impose à la densification alibi, au delà des modèles couramment exploité, quelles sont les autres modalités de la densification ?
- Densification invisible
- Densification et choix politique (on ne densifie pas de la même façon à NOH que dans la Plaine du Bourdon, pourquoi ?)
- Densification et déplacement de la centralité urbaine (de Bruxelles Pentagone au quartier européen)
- Densification et polycentralité
- Enjeu de la maîtrise de l’expertise par le tissu associatif
- La subjectivité de la notion de densification

Prochaines étude de cas :

Alexis Dabin présentera le cas de la Gare du Midi (quartier central)

Questions soulevées dans/par les échanges :

-  Comment amener les pouvoir publics à assurer une communication et une concertation en amont de tout projet immobilier ?
-  Comment amener les pouvoirs publics et les promoteurs à appréhender tout projet immobilier de façon globale (c-à-d en tenant compte de ce qui existe déjà mais aussi en prévoyant les infrastructures nécessaires à cette densification) ?
-  Comment préparer les comités à également avoir une vision d’ensemble des projets immobiliers et comment les aider à imposer cette nécessité de globalité ?
-  Faut-il assurer une variété d’opérateurs pour les gros projets ?
-  Pourquoi ne pas confronter tout projet au PRD et au projet de ville/quartier qu’il sous-tend ? Comment aller chez les pouvoirs publics non pas avec un discours de « nous ne voulons pas » mais avec un discours de « nous voulons » (sous forme de Livre blanc, par exemple) compte tenu de la temporalité et de la technicité que l’élaboration d’un projet alternatif demande ?
-  La densification de certaines zones relativement préservées jusqu’à aujourd’hui n’aura-t-elle pas pour effet l’exode de Bruxellois vers la périphérie ?

-  Sur base des cas pratiques présentés sommes-nous à même de comprendre à présent, les effets d’une densification dans un quartier sur sa population ?
-  Comment vit-on la densification à Bruxelles ?
-  Que serait une "bonne" densification ? Qu’est-ce qui est acceptable et positivable pour les habitants en termes de densification ?
-  IEB doit-il réfléchir à la bonne densification ? Ou doit-il réfléchir à LA densification ?
-  Quel est le rôle d’IEB vis-à-vis de ce phénomène de densification ? Quelle posture adopter ?
-  Comment IEB va-t-il travailler cette question avec les habitants ? -> Comment aider les habitants à construire leur expertise sur la densification ?
-  Comment les habitants vivent-ils des projets immobiliers qui trouvent pour argument la densification ?
-  De ce qu’il ressortira du GT, IEB va-t-il en tirer un article pour le BEM, une revendication politique ou une réflexion qu’il partagera avec les comités de quartier ?

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