Les années inexpérimentales
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Quelques flashs

Boum démographique et réalités bruxelloises de l’accès au logement

mardi 22 novembre 2011, par François Hubert

Le plan logement de la déclaration gouvernementale bruxelloise ne suit pas, c’est le NIMBY qui bloque, ce ne sont pas les entreprises seulement que l’on ne veut pas voir derrière chez soi, mais ce sont les « pauvres » qui dérangent, souvent immigrés. Un volonté politique doit imposer une répartition régionale des logements pour tous quelque soit le quartier. Question de solidarité.

Les réponses ne suivent pas, les responsables politiques n’innovent plus, c’est du goutte à goutte. L’offre publique est dérisoire face aux enjeux, si de plus on annonce une augmentation démographique importante et rapide suite au taux de natalité en forte croissance et aux regroupements familiaux.

Les sans papier, ceux qui se sont vus refuser l’accès au pays -au moins un millier par an rien qu’à Bruxelles – ne peuvent retourner dans leur pays d’origine et vivent ou plutôt survivent de réseaux de solidarité (parfois forcés) avec les gens de mêmes origines qu’eux. Ce sera surtout de l’exploitation mafieuse, des trafics illicites, du travail au noir sur les marchés par exemple. Aucun suivi n’est organisé pour accompagner quelque peu ces personnes même si elles sont « illégales ». C’est l’hypocrisie la plus totale : on refuse qu’ils restent mais on sait qu’ils sont quelque part perdus dans les plis de la ville. Il y a des filières connues et des avocats marrons qui organisent ces venues, il y a des failles énormes aux dispositifs d’accueil des candidats. Il faut remettre à plat le fonctionnement du Fedasil et la réglementation. Cela accentue encore l’inadéquation de l’offre du logement et encourage les marchands de sommeil que plus rien ne décourage. Ces sans-papier n’ont aucune possibilité de réagir, de se solidariser car elles n’existent pas.

L’associatif innove par des propositions concrètes, la qualité du lien social et la solidarité qu’il essaie de reconstruire. Il travaille surtout à la qualité du logement par le conseil en rénovation, il ne dispose pas des moyens pour agir sur la quantité, alors que c’est là que l’urgence est criante. La sur-occupation des logements disponibles est la situation la plus criante. C’est dû à la taille des familles, à la modicité des revenus et à l’absence d’offre abordable. La santé des occupants devient préoccupante, de plus en plus de demandes émanent de l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance) qui constate un rapport étroit entre absence de qualité du logement et santé des enfants. De la santé des adultes et des sans-papier n’en parlons pas mais elle devient alarmante.

Il y a des logements sur le marché mais ils sont trop étroits, ont été morcelés pour rapporter plus, sont trop chers et souvent insalubres malgré le loyer demandé. Il n’y a aucune objectivité au loyer demandé, pourtant il y a un observatoire régional : il y a refus politique de rendre public les résultats des enregistrements obligatoires des baux. Ce serait évident alors de fixer des critères clairs et justes pour les loyers et donc d’enfin disposer d’une base objective et légale aux loyers pratiqués. Il semble que les propriétaires et leurs syndicats s’y opposent !

A Molenbeek, les associations ont obtenu aux dernières élections la création d’une cellule communale du logement. Cette cellule contrôle la qualité des logements quand il y a des plaintes, entreprend des négociations avec les propriétaires, prépare les arrêtés d’insalubrité, offre de l’information, travaille en synergie avec les associations. Elle constate une explosion de dossiers à traiter dans le Vieux Molenbeek, et des situations dramatiques comme la location de caves. Une cartographie est en cours mais il est déjà flagrant que la densité de logements insalubres ou trop étroits est exponentielle dans le Vieux Molenbeek : cela ira en s’accroissant plus fort encore.

C’est uniquement sur le marché privé qu’une ébauche de réponse est envisageable. Cela permet une réponse plus rapide mais il faut être extrêmement attentif et seul on ne peut rien. Les ADILs ne résolvent qu’à peine les problèmes. Ils font grimper les loyers et le budget du logement. Les Adils fixent un plafond de revenus qui est fonction du nombre de personnes en charge mais l’intervention est aussi plafonnée. Dans la réalité, les loyers augmentant toujours plus, les plafonds sont systématiquement dépassés, les locataires doivent suppléer….

"Propos recueillis par Guido Vanderhulst en octobre 2011"

Echos recueillis en octobre 2011 auprès d’acteurs de terrain, par Guido Vanderhulst

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