Les années inexpérimentales
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Dehors ! – le graffiti à Bruxelles. Adrien Grimmeau.

jeudi 3 novembre 2011, par Jérôme Matagne

L’ouvrage Dehors ! nous propose un panorama gigantesque de l’histoire des graffitis à Bruxelles. L’objet est séduisant, rempli de photographies qui remontent aux années 60, date de l’émergence des premières formes d’expression sur les murs bruxellois, et qui nous ramènent à aujourd’hui, avec les portraits de grands artistes, plus tout à fait de rue, la frontière ayant assez vite repoussé la porte des musées. Issus de collections personnelles, les illustrations nous font voyager de pages en pages, et permettent réellement un émerveillement des yeux.

Sous un regard d’historien de l’art, Grimmeau nous promène alors dans un foisonnement d’histoires et d’interviews qui appréhendent les auteurs des fresques urbaines. Interviews, extraits de textes, la somme de travail est assez impressionnante. On y apprendra bien des choses sur les liens entre artistes, comment certains sortirent de l’ombre, les rapports compliqués et conflictuels avec les autorités de la ville, rapports qui ne sont jamais simples, quels qu’ils soient.

Ainsi, on apprendra que le graffiti a évolué depuis ses premiers balbutiements, pour se professionnaliser de plus en plus. On laissera néanmoins la question ouverte de savoir s’il s’agit là d’une déformation du regard de l’historien d’art, trop habitué aux grands noms et aux galeries, ou si il s’agit d’un phénomène global. Si on peut parfois rester sur sa finaim sur la sociologie mise en œuvre, surtout sur tous ces auteurs inconnus, sur cette masse grouillante qui échappe à toute récupération, on ne peut que saluer la production de ce point de vue d’historien, qui ne cesse de nous surprendre tout au long de l’ouvrage.

Un ouvrage qui, une fois de plus, rouvrira les questions usuelles qu’on pose au graffiti sur sa place dans l’espace public. Celui-ci aura le grand avantage de donner reconnaissance et titres de noblesse au graffiti, pour lui redonner la complexité dont ces questions ont bien besoin.

Nicolas Prignot

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