Les années inexpérimentales
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La mixité sociale en questions : la mixité pour qui, pour quoi ?

lundi 5 décembre 2011, par Claire Scohier

Défi urgent ou miroir aux alouettes, la mixité sociale est un leitmotiv, un refrain repris en cœur par les politiques et autres acteurs de la ville, il motive avec vigueur de nombreux projets immobiliers dans la capitale. Concept fourre-tout ou baudruche, c’est selon, il brille par sa connotation positive : qui pourrait s’opposer à l’idée de mixité, à ses vertus de tolérance, d’ouverture, de richesse et de diversité ?

Ainsi la mixité serait l’avènement d’un mieux vivre ensemble, un barrage au développement de ghettos, un levier pour améliorer les recettes fiscales de notre Région désargentée. Mais suffit-il de passer la ville au mixeur pour que les différences sociales s’estompent ? Le concept de ghetto est-il approprié aux réalités de nos quartiers ? La ville mixte permet-elle de lutter contre la ville duale ?

Partir des faits et des pratiques, mesurer les effets de la mixité sociale promue sur le terrain urbain, tenter d’analyser ses retombées positives ou négatives au regard des objectifs annoncés semblent peu à l’ordre du jour des politiques publiques qui se contentent de l’agiter comme un slogan légitimant tout projet urbain et immobilier.

A qui profite la mixité : à tous les habitants ou seulement à une élite ? D’où nous vient l’idée qu’un quartier composé majoritairement de personnes d’origines étrangères serait plus ghetto qu’un quartier de "bobos" ? Quelle recette miracle permet d’affirmer que le côtoiement des pauvres par les riches va bénéficier à l’ascension des premiers ?

Au travers de divers articles se nourrissant tant du terreau bruxellois, des réalités de comités d’habitants (Notre Dame aux Neiges et Marie-Christine) que du regard affûté de chercheurs analysant les politiques publiques et triturant les données existantes qui objectivent le phénomène, ce dossier vous entraîne dans les coulisses de ce concept vendeur pour débusquer ses contradictions, ses contre-vérités et tenter de mettre à nu la belle, parée de ses atours trompe-l’œil.

Sans urbano-centrisme, nous visiterons le concept non seulement dans l’usage qui en est fait au sein des nouvelles politiques de la ville mais également dans son appréhension au sein du monde de la scolarité. Sans bruxello-centrisme également, nous n’hésiterons pas à quitter Bruxelles pour nous rendre à bord de la ligne de bus 38B dans la périphérie liégeoise, voire même à pousser une pointe à la limite de l’Asie au Sulukule, quartier historique des Roms à Istanbul.

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