Les années inexpérimentales
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Maelbeek Mon Amour, un autre regard sur la ville

lundi 5 décembre 2011, par Almos Mihaly

Article écrit sur base d’une interview réalisé avec Arnaud Bilante de la Plateforme Eau Water Zone.

Au quartier européen, vu le nombre important de projets urbanistiques qui ont été proposés au cours de ces dernières décennies, il est sans doute plus difficile qu’ailleurs de laisser la place à un autre imaginaire de ville que celui qui nous est imposé par la planification urbaine. Rien que la question de son périmètre est difficile à cerner. Quel est-il ? Celui défini et concerné par les projets de réaménagement proposés par la Région ?, celui correspondant plus spécifiquement aux intérêts sécuritaires des institutions européennes ? ou celui de ses multiples usagers dont les cheminements ne s’arrêtent pas tous au « métro – Commission - dodo » ? L’Europe habite à Bruxelles mais est-ce à dire qu’elle doit faire la ville ? Laisser la place à un autre imaginaire de ville tient presque du miracle non pas en raison d’un éventuel manque d’imagination mais bien en raison du peu de place et de crédit qu’on lui accorde.

Et pourtant... à y regarder de plus près on peut rapidement s’apercevoir qu’il existe toute une série d’initiatives qui nous invitent à cet autre regard. Proposé par la plateforme Eau Water Zone, le projet « Maelbeek Mon Amour » en fait partie. Ce projet propose de signaler, par un chapelet de plaques d’égouts artistiques, le tracé du Maelbeek, ruisseau disparu dans ses cinq Communes : Ixelles, Etterbeek, Bruxelles-Ville, Saint-Josse-ten-Noode et Schaerbeek. Le but n’est évidemment pas de faire joli mais de le faire exister symboliquement dans son fond de vallée, de le rappeler à notre mémoire  [1]. Il s’agit d’inviter des habitants, artistes et associations à avoir un autre regard sur leur ville, un regard qui ne s’arrête pas à ce qui est directement visible ou pour le dire autrement un regard capable de voir ce qui a été caché, enfoui et parfois détruit au cours de ces dernières années. L’urbanisation de la ville a tellement travaillé à araser et imperméabiliser les sols qu’on en oublierait presque qu’une ville n’est pas faite uniquement de routes et de bâtiments, mais que son rapport à la nature est beaucoup plus complexe et que les choix urbanistiques posés par les pouvoirs publics ne sont pas sans conséquences. « Maelbeek Mon Amour » a donc pour objectifs à la fois de susciter auprès des habitants un autre imaginaire de ville plus cohérent dans son rapport à la nature et aussi d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur la nécessité de tenir compte de la gestion des eaux de surface en ville pour réduire les risques d’inondation, mais surtout, encore, d’améliorer la qualité de la vie et de la ville et de renforcer la vitalité de l’espace public à Bruxelles.

Encadré 1
La plateforme Eau Water Zone est constituée d’habitants et de collectifs d’habitants, d’institutions de formations et de recherche, d’associations ou d’entreprises de développement. Cette plateforme ouverte, citoyenne et experte, associe les multiples compétences de ses membres en vue de proposer un projet de développement local durable. L’eau est son entrée en matière et un fil conducteur. Eau Water Zone a émergé suite à différentes rencontres publiques qui ont eu lieu en 2006 et notamment dans le cadre du Festival Habiter. [2]

Encadré 2
Saviez-vous que le Maelbeek…
- est devenu un égout du fait de l’urbanisation et a été le premier cours d’eau voûté à Bruxelles ?
- a dessiné le paysage caractéristique du quartier qui se termine en canyon sous l’avenue de la Couronne ?
- porta plusieurs noms, tels qu’Etterbeek, Schaerbeek ou encore Pennebeke, (ruisseau des plumes) ?

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