Les années inexpérimentales

Introduction

lundi 27 septembre 2010, par Almos Mihaly

Ce dossier veut identifier et mesurer l’impact du phénomène de la gentrification à Bruxelles. Cette problématique pose plusieurs questions. La gentrification n’est-elle pas l’une des manifestations les plus aiguës de la crise du logement ? Dans une ville où la plupart des habitants ont des difficultés à faire face à la hausse des loyers, la moindre valorisation d’un quartier se fait aux dépens des occupants d’origine et au profit de nouveaux arrivants un peu plus fortunés. Dans ce cas, le problème est le marché du logement qui n’est pas contrôlé par des instruments de régulation publique : offre de logements sociaux, maîtrise foncière, lutte contre la spéculation sur la hausse des prix dans les quartiers en voie de revitalisation. Une autre question est de savoir comment la gentrification se développe à Bruxelles et à quel rythme. L’examen des migrations internes à Bruxelles révèle des déplacements d’est en ouest. Les transformations des quartiers centraux produisent en effet des mouvements migratoires qui traversent le canal. Il importe donc de comprendre de quelle manière s’opère la ségrégation spatiale au niveau de l’ensemble du territoire de Bruxelles. La dernière question porte sur l’hypothèse de la mixité de la ville. L’apparition de grands projets de logements de luxe (Atenor, Tour et Taxis) annoncent clairement une dualisation importante de la ville à travers l’appropriation de l’espace par une élite. Par contre, dans les quartiers pauvres, l’aide à la brique a-t-elle réellement favorisé la mixité ou seulement amélioré le bâti ? Lutter contre l’appauvrissement des quartiers sans en chasser les habitants n’est possible que par une politique urbaine sociale. Mais quelle sera la mixité de ces quartiers ? Voilà une question qui n’est pas résolue dans ce dossier et augure de la nécessité de poursuivre la réflexion...

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